Depuis le début de la pandémie, les écologistes ont répondu présents avec gravité et responsabilité, en faisant de la cohésion nationale la première des priorités. Or l'article 4 soulève un débat politique majeur et nécessaire : face au violent choc économique actuel, faut-il relancer un modèle productiviste destructeur ou faut-il réinventer ? Dans sa déclaration du 12 mars, le Président de la République a semblé ouvrir la porte à une profonde remise en cause du modèle. Hier encore, dans le Financial Times, il appelait à des ruptures face aux risques climatiques.
Nous pensons qu'il faut mener cette logique à son terme. La pandémie révèle en effet toutes les vulnérabilités du monde actuel en matière de souveraineté et de dépendance à l'égard de la santé des écosystèmes et du monde vivant.
Vous proposez d'ouvrir 20 milliards de crédits afin d'augmenter les participations de l'État sans que le Parlement en soit pleinement informé et, surtout, sans contrepartie, alors qu'il s'agit d'investir dans des secteurs fortement émetteurs de gaz à effet de serre et dépendants des énergies fossiles.
M. Orphelin a déposé l'amendement n° 361 et j'ai déposé l'amendement n° 248 afin d'accompagner ces investissements par une véritable stratégie industrielle et pour que ces secteurs d'activité prennent un virage radical. Je mesure ce que l'aéronautique et l'automobile représentent dans la production industrielle française, tant en nombre d'emplois que par leur effet d'entraînement sur l'ensemble de l'économie. Cependant, il y a tout à la fois un danger pour le climat et un risque économique et financier à croire que ces secteurs pourraient repartir comme hier ; ce serait mortifère.
Ma question est donc simple et la réponse qui lui sera faite déterminera mon vote sur l'article : le Gouvernement est-il prêt à accepter ces amendements ?