Par cet amendement, nous souhaitons exclure du bénéfice de la garantie de crédit assurée par l'État les entreprises ayant licencié durant la crise du coronavirus. C'est un amendement assez simple. Ce qu'il prévoit a d'ailleurs été appliqué, d'une certaine manière, en Espagne, où les licenciements sont interdits, sans que les entreprises puissent protester. Puisque ce n'est pas le cas en France, où les licenciements sont autorisés, faisons au moins en sorte que la garantie de crédit de profite pas aux entreprises qui désirent licencier.
Plusieurs éléments justifient une telle mesure. On peut notamment considérer que, grâce au chômage partiel et aux aides de l'État, les entreprises pourront amortir le choc de la crise sans avoir recours à des licenciements – tel est d'ailleurs l'objectif de ces dispositifs.
En commission, le rapporteur général m'a répondu que toutes les entreprises ne désiraient pas licencier. Bien sûr ! D'ailleurs, la plupart des entreprises dont ce n'est pas l'objectif auront recours au chômage partiel. En revanche, il existe d'autres entreprises, comme Peter Surgical, qui licencient afin de délocaliser une unité de production, dans une logique de moins-disant social, et alors même qu'elles font des bénéfices. Il n'est pas question que ces dernières soient gagnantes, si j'ose dire, au grattage et au tirage. Il serait absolument anormal qu'elles profitent de la crise pour licencier plus facilement tout en bénéficiant des crédits de l'État.