Tout à l'heure, nous avons adopté les crédits prévus à l'article 4 et à l'état D sans débat. Je le redis : il n'est pas responsable d'investir 20 milliards d'euros dans des secteurs très fortement émetteurs de gaz à effet de serre et très fortement dépendants des énergies fossiles sans contrepartie solide. Ce serait même suicidaire à tous points de vue.
Dans ce débat, il ne s'agit pas de savoir s'il est nécessaire ou non d'investir dans les secteurs industriels qui voient aujourd'hui certaines entreprises confrontées à des risques d'effondrement ou d'OPA hostile. La question est de savoir à quoi servent ces investissements. Je prendrai l'exemple du secteur aérien : s'agit-il d'investir en espérant que le trafic aérien revienne au même niveau qu'auparavant, avec une multiplication par trois du nombre de passagers en moins de vingt ans ? Ou veut-on organiser la décroissance ?
La proposition de bon sens que contient l'amendement no 248 est conforme aux dispositions de la loi d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19, aux termes desquelles un comité de scientifiques éclaire les décisions des pouvoirs publics.
Par la loi relative à l'énergie et au climat, nous avons créé le Haut conseil pour le climat, composé d'experts, de scientifiques, de techniciens, d'économistes, et qui lui aussi éclaire la décision publique.
Ma proposition qui, je le répète, est de bon sens, c'est que le Haut conseil pour le climat soit saisi des stratégies industrielles de l'État dans les secteurs d'activité concernés et de la stratégie des entreprises dans lesquelles des prises de participation sont envisagées, afin que ces stratégies, celle de l'État, celle des entreprises, soient compatibles avec l'objectif de neutralité carbone.