J'ai cosigné l'amendement no 361 . Sauver de la faillite des fleurons industriels, je dis oui ! Mettre 20 milliards d'euros sur la table pour y parvenir, cela me va aussi. En revanche, faire prévaloir l'omerta sur les entreprises concernées, comme nous le constatons ce soir, nous ne pouvons y souscrire. Nous ne disposons toujours pas d'une liste. Nous avons certes appris que Luxfer n'y figurait pas, ce que je regrette, mais nous ne savons pas quelles entreprises vous comptez soutenir.
Je rappelle que ces 20 milliards d'euros, sur lesquels vous ne nous dites rien, représentent un tiers des dépenses du plan de soutien. Sur 100 milliards, il faut en effet compter 40 milliards de moindres recettes et 60 milliards de dépenses de soutien. Nous ne savons pas qui profitera de ces 20 milliards ni à quelle hauteur.
La demande de contreparties à des entreprises qui bénéficieront du soutien de l'État me semble être la moindre des choses. L'amendement vise seulement à ce que l'on s'assure que le sauvetage public de ces entreprises s'accompagnera de leur engagement à travailler, dans un délai de douze mois, à un plan visant à réduire leur empreinte écologique. Un soutien leur est apporté instantanément, en urgence, comme le disait François Pupponi, contre un engagement pour l'année à venir.
Nous traversons une crise sanitaire et il y a urgence. Cependant, l'urgence climatique ne peut pas être sacrifiée sur l'autel de l'urgence sanitaire. Ça n'aurait aucun sens ! Ce matin, le ministre de l'économie et des finances rappelait lui-même que le soutien de l'État serait conditionné à la préservation de l'emploi et de l'environnement. S'il l'a dit, autant l'écrire !