Je regrette les avis défavorables émis sur ces amendements et le peu de réaction qu'ils suscitent de la part du Gouvernement. Celui-ci semble considérer que c'est l'État, la collectivité publique – en un mot chacun d'entre nous, ou tout du moins la majorité d'entre nous – , qui va porter la charge du choc économique causé par la crise.
Nous approuvons l'approche de soutien prioritaire aux ménages, aux personnes précaires et aux salariés, et nous sommes favorables aux mesures qui ciblent les entreprises et les secteurs en difficulté, mais nous dénonçons le fait que certaines entreprises continuent de verser des dividendes à leurs actionnaires et affichent des écarts de salaires importants au moment où l'on demande aux salariés de se préparer à travailler davantage, à prendre moins de congés et à fournir de nouveaux efforts.
En réalité, au motif qu'ils ont daigné revoir temporairement à la baisse leurs rémunérations mirobolantes, on laisse les plus privilégiés se faire une publicité indue. Nous qui décidons de prendre en charge l'immense part du soutien financier et économique du pays, nous ne nous donnons pas les moyens de fixer des règles pour mieux répartir l'effort face à la crise. C'est dommageable pour ce soutien lui-même et pour le signal qui est envoyé. Une nouvelle fois, la majorité va se serrer la ceinture pendant que la minorité conservera ses privilèges.