Ce ne sont pas 105 milliards d'euros qu'apporte le texte, comme l'affirme le Gouvernement, mais 62, puisque, sur le total, 42 milliards s'expliquent par de moindres recettes fiscales. En outre, vous n'avez pas levé entièrement le voile sur ces 62 milliards. Un tiers environ correspond au financement du chômage partiel, nous le comprenons bien et en sommes parfaitement d'accord ; un tiers à des mesures de soutien sur lesquelles je vais revenir ; un tiers, enfin, aux fameux 20 milliards que vous voulez investir on ne sait où. Je compte bien utiliser toutes mes prérogatives de rapporteure spéciale pour obtenir des informations a priori sur ce point, et je m'engage devant mes collègues à le faire. Vous ne pouvez pas garder le silence à propos de 20 milliards d'euros ! C'est une somme énorme, et vous ne trouvez pas choquant de n'en rien dire : c'est extraordinaire !
En ce qui concerne le volet d'aides, à hauteur de 18,5 milliards, il inclut des mesures que nous avions demandées lors de l'examen du précédent projet de loi de finances rectificative. Nous saluons à cet égard la prime exceptionnelle destinée aux soignants, le coup de pouce donné à 4 millions de ménages – même si nous aurions aimé porter à 250 euros environ l'aide versée à chacun, au plus près des besoins que nous constatons sur le terrain – et l'introduction d'un taux réduit de TVA sur le prix des masques ainsi que du gel, à l'initiative de Christine Pires Beaune.
Pour ces raisons, considérant que le verre est à moitié plein, le groupe Socialistes et apparentés votera en faveur du texte. Mais, je le répète, dès qu'il aura été voté au Sénat, je solliciterai très fortement l'Agence des participations de l'État puisque vous n'avez rien voulu nous dire de l'emploi des 20 milliards, madame la secrétaire d'État, ce qui n'est pas acceptable.