Intervention de Constance Le Grip

Séance en hémicycle du mardi 21 avril 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le covid-19 dans les ehpad

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaConstance Le Grip :

Le virus du Covid-19 peut être mortel, nous le savons, et nos pensées se tournent vers les familles endeuillées.

Mais l'isolement, la solitude, la tristesse, et la privation de contacts avec les proches sont aussi des poisons mortels. Hier, le chiffre de 7 752 personnes décédées dans les EHPAD de notre pays a été révélé ; dans mon département, les Hauts-de-Seine, ce ne sont pas moins de 600 décès que nous déplorons.

Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, dimanche, vous avez annoncé que les familles pourraient retourner voir leurs proches dans les EHPAD. Le droit de visite, qui est rétabli depuis hier, devra répondre à des conditions très limitées et sera très encadré, avez-vous dit. Nous nous réjouissons de votre décision puisque le groupe Les Républicains réclamait depuis quinze jours le rétablissement d'un droit de visite pour les familles, tant la situation d'isolement dans laquelle se trouvent plongés nos aînés dans les EHPAD est poignante.

Nous saluons bien sûr le travail, le professionnalisme, le dévouement admirable des personnels travaillant dans les EHPAD, mais ceux-ci ne peuvent pallier à eux seuls l'absence de contacts et le terrible manque affectif.

Après les annonces de dimanche, les questions sont nombreuses. Le droit de visite sera accordé, sous la responsabilité du directeur de l'établissement qui devra en préciser les modalités, à la demande des résidents eux-mêmes. Qu'en sera-t-il des résidents qui, atteints de la maladie d'Alzheimer ou d'autres pathologies sévères, ne seront peut-être pas en état de formuler la demande ? Vous avez également insisté sur le maintien de l'interdiction de contacts physiques – il faudra se contenter de contacts visuels. Ne pourrait-on envisager d'autoriser, au cas par cas, dans le strict respect des mesures d'hygiène édictées, des contacts physiques légers, rapides, lesquels peuvent être bien plus rassurants pour les personnes très âgées qui souffrent de problèmes de vue ou d'audition ?

Se pose encore la question lancinante des tests de dépistage, encore insuffisamment pratiqués, pour les résidents, les soignants et les membres des familles autorisés à pénétrer dans les établissements. L'équation est redoutable. Levez les inconnues, s'il vous plaît !

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