Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 21 avril 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le covid-19 dans les ehpad

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

L'un des mérites de la conférence de presse que le Premier ministre et moi avons tenue dimanche, en prenant le temps de l'explication, est de lever les incertitudes. Mais s'il en reste, je vous réponds volontiers au sujet des EHPAD.

D'abord, je vous remercie de soutenir la décision que nous avons prise, laquelle n'est pas simple, consistant à autoriser de nouveau un droit de visite dans des conditions encadrées.

Vous l'avez dit, les contacts physiques sont interdits. Pourquoi ? Parce que le respect des gestes barrières s'impose encore plus auprès de personnes fragiles que dans le reste de la population. Il s'impose évidemment partout, mais plus encore pour les plus fragiles.

Dès lors que le virus entre dans un EHPAD, quelle que soit la voie qu'il emprunte, il met en danger non seulement la vie de la personne par l'intermédiaire de laquelle il est entré mais aussi la vie de tout un collectif. C'est très dur.

Nous avons pris la décision d'appeler au confinement individuel en chambre après avoir consulté des groupes d'EHPAD disposant d'établissements à l'étranger, notamment en Chine, au Japon et en Corée, pays souvent cités en exemple. Selon eux, la mesure la plus efficace, même si elle est dure sur le plan humain, est le confinement en chambre.

Conscients des difficultés que cela peut poser et des enjeux d'humanisme, et après concertation avec les acteurs du secteur, nous proposons, dans les EHPAD mais également dans les établissements médico-sociaux qui accueillent des personnes en situation de handicap, de lever une partie de cette contrainte. Mais c'est une contrainte supplémentaire pour les équipes, car les visites devront être encadrées et faire l'objet d'un accompagnement. Quant à ajouter d'autres contraintes, prendre le risque qu'un contact physique transmette le virus, nous ne pourrions que nous en vouloir si ce choix devait avoir des conséquences catastrophiques sur la santé des résidents. C'est très compliqué.

Vous avez raison, j'ai mentionné un droit de visite à la demande du résident. Il est évident que si le résident n'est pas capable de faire la demande, la visite n'aurait pas lieu contre son gré mais de manière accompagnée, en tenant compte de la spécificité de chacun. Les soignants qui travaillent dans les EHPAD savent parfaitement gérer de telles situations.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.