Le déconfinement s'accompagnera de mesures de protection. En particulier, nous allons tester et isoler. Nous agirons progressivement et en différenciant selon les territoires.
Nous devons procéder progressivement pour éviter une deuxième vague en ne laissant pas repartir l'épidémie. Nous préférons tous, ici, qu'un nouveau confinement généralisé ne suive pas le déconfinement.
Nous préparons le 11 mai en surveillant tous les indicateurs pour nous assurer, département par département, que les opérations pourront bien être lancées à cette date.
Voici un exemple pour illustrer ma prudence. J'ai indiqué que nous fondions notre stratégie de tests sur une hypothèse de 3 000 cas nouveaux par jour autour du 11 mai. Si le confinement se relâchait d'ici là et qu'à l'approche du 11 mai, disons jeudi 7 mai, le nombre de nouveaux cas journaliers n'était pas dans la fourchette prévue et que les nombreuses chaînes de contamination n'avaient pu être brisées, nous devrions en tirer les conséquences. Je le dis aux Français : si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai ou nous le ferons plus strictement.
Je préférerais, croyez-moi, que les hypothèses émises par les modélisateurs et les épidémiologistes, de 3 000 cas par jour au 11 mai, se vérifient. Si ce n'est pas le cas, je suis très clair, nous en tirerons les conséquences.
J'ai reçu hier du directeur général de la santé des modélisations moins favorables, qui pourraient être dues au relâchement des comportements, à une baisse insuffisante du nombre d'hospitalisations ou à l'inexactitude des hypothèses sur lesquelles les modélisateurs se fondent.
Je le dis avec solennité devant la représentation nationale : ces incertitudes doivent inciter tous les Français à la plus grande discipline d'ici le 11 mai et à la lutte contre les risques de relâchement que nous sentons parfois monter dans le pays.
Si tout est prêt le 11 mai, comme nous le pensons, commencera alors une phase qui durera jusqu'au 2 juin et au cours de laquelle nous vérifierons que les mesures prises permettent de maîtriser l'épidémie. Son évolution déterminera les dispositions que nous devrons prendre pour la phase suivante qui s'étendra du 2 juin jusqu'à l'été. Fin mai, nous verrons si nous pouvons rouvrir les cafés et les restaurants.
C'est donc par paliers de trois semaines que nous avancerons, en restant attentifs à l'effet de nos décisions et au comportement de nos concitoyens.
La progressivité s'accompagne d'une différenciation selon les territoires.
En effet, tous les territoires n'ont pas été touchés de la même manière par l'épidémie. Nous espérons tous que le 11 mai, si le virus continue à circuler dans certains départements, il en épargne d'autres ou les touche peu.
Il est donc logique que, tout en gardant la plus extrême prudence, nous proposions un cadre de déconfinement adapté aux réalités locales de l'hexagone comme de l'outre-mer.
La direction générale de la santé et Santé publique France ont établi trois ensembles de critères permettant d'identifier les départements où le déconfinement devra être plus strict : soit le taux de cas nouveaux dans la population, durant une période de sept jours, est élevé, ce qui signifierait que la circulation du virus reste active, soit les capacités hospitalières régionales en réanimation restent tendues, soit le système local de tests et de détection des chaînes de contamination ne sont pas prêts.
Ces indicateurs seront analysés le 7 mai, afin de déterminer quels départements basculent le 11 mai dans la catégorie « rouge »…