J'échangerai jeudi avec les syndicats de salariés et les représentants des employeurs à ce sujet. Le dialogue social à tous les niveaux doit être mobilisé pour permettre le retour au travail dans un cadre qui garantisse la santé et la sécurité des salariés. C'est une condition impérative.
Nous échangerons également à propos des mesures d'accompagnement des entreprises qui rencontrent des difficultés. Le dispositif d'activité partielle, l'un des plus généreux d'Europe, restera en place jusqu'au 1er juin. Nous devrons ensuite l'adapter progressivement, afin d'accompagner la reprise d'activité si l'épidémie est maîtrisée.
Bien sûr, nous continuerons à protéger les personnes vulnérables et les secteurs professionnels qui demeureraient fermés.
Les commerces rouvriront également à compter du 11 mai. Actuellement, seuls certains commerces essentiels sont ouverts ; à partir de cette date, tous, sauf les cafés et restaurants, pourront ouvrir. Les marchés, pour lesquels l'interdiction est aujourd'hui la règle et l'autorisation l'exception, seront en général autorisés, sauf si les maires ou les préfets estiment qu'ils ne peuvent être organisés dans des conditions permettant de respecter les gestes barrières et la distanciation physique.
En effet, si les commerces pourront rouvrir, chacun d'entre eux devra respecter un cahier des charges strict, limitant le nombre de personnes présentes en même temps dans le magasin et organisant les flux, afin de faire respecter la distance minimale d'un mètre sans contact autour de chaque personne. Il devra bien évidemment veiller à la protection de son personnel. Le port du masque grand public sera recommandé pour le personnel et les clients lorsque les mesures de distanciation physique ne peuvent être garanties. Un commerçant pourra subordonner l'accès de son magasin au port du masque.
J'ajoute que l'ouverture des commerces comprendra une exception pour les centres commerciaux dont la zone de chalandise dépasse le bassin de vie, entraînant des déplacements et des contacts que nous ne voulons pas encourager. Les préfets pourront décider de ne pas laisser ouvrir, hormis les sections alimentaires déjà ouvertes, les centres commerciaux de plus de 40 000 mètres carrés qui risquent de susciter de tels mouvements de population.
Enfin, nous déciderons fin mai si les bars, cafés et restaurants peuvent ouvrir après le 2 juin.
Les décisions relatives aux transports sont particulièrement ardues. Les transports urbains sont un dispositif clé de la reprise économique, mais le respect de la distanciation physique et des gestes barrières y est très difficile. Je mesure l'appréhension de bon nombre de nos concitoyens avant de prendre un métro, un train, un bus, un tramway, lesquels sont parfois fort densément occupés.