Les gens font ce qu'ils font parce qu'ils y sont obligés, non parce qu'ils sont déraisonnables.
Pourtant, le 13 avril, M. Macron déclarait : « Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque par tous et jamais le Gouvernement ne l'a fait. Si nous le recommandions, ce serait incompréhensible » – le 13 avril !
Passons aux tests : alors que, dès le 15 mars, l'OMS recommandait de « tester, tester, tester », formule reprise par d'autres après qu'on nous a dit dans cet hémicycle que cela ne servait à rien, le Président Macron déclare, le 23 avril : « Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et les Français : cela n'aurait pas de sens. »
Le confinement, enfin, acquis de haute lutte, après combien d'efforts de conviction : le Président, encore, allait au théâtre le 6 mars et déclarait à la sortie : « La vie continue ; il n'y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie. » Voilà dans quel état d'esprit cette terrible crise a été abordée par ceux qui commandent. Ordres et contre-ordres se sont succédé, tant et si bien que s'est brisé le ressort fondamental de la lutte : la confiance, car, en démocratie, il n'y a pas de consentement à l'autorité sans confiance dans la légitimité des consignes. Or la confiance est morte.
Je ne suis pas sûr, monsieur le Premier ministre, qu'il faille vous en rendre responsable, vous, mais celui qui a pris toutes ces décisions et tenu ces propos alors qu'il occupe la place la plus éminente dans la République l'est indubitablement. Je me risque à cette critique en dépit des menaces qu'il a proférées contre ceux qui comptaient le critiquer. En effet, le 31 mars, le Président Macron a dit : « Quand cette crise sera passée, on aura tous à rendre des comptes, tous sans exception, la majorité bien évidemment » – je crois que c'est pour vous, monsieur le Premier ministre, et c'est normal : vous savez comment vous traite un quotidien de droite qui vous était jusqu'à présent favorable –