À partir du 11 mai, la France va devoir réussir l'impossible : reprendre vie sans mettre en danger celle des Français.
La première crise sanitaire universelle de l'ère contemporaine loge tous les pays à la même enseigne et abolit les immenses différences qui les distinguent. Auparavant, absolument aucun d'entre eux n'avait réalisé ce que nous sommes invités à engager : redémarrer l'activité alors que la menace sanitaire qui l'avait contraint à l'arrêt demeure intacte et tandis que le coronavirus qui endeuille chaque jour des centaines de nos familles et de nos proches n'a délivré qu'une partie de ses sinistres secrets.
L'ampleur de la tâche justifie le débat qui nous réunit et que vous avez choisi d'organiser, monsieur le Premier ministre – ce qu'aucun autre gouvernement d'un grand pays européen n'a fait. Elle lui donne aussi une solennité qui n'échappe à personne.