Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 9 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Après l'article 57

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Compte tenu des contraintes que nous inflige l'article 40 de la Constitution, qui nous interdit de faire des propositions concrètes, cet amendement vise, vous l'aurez compris, à appeler l'attention de tous sur la place particulière que l'architecture et l'urbanisme doivent occuper dorénavant dans les départements et territoires d'outre-mer, du fait de l'aggravation de la crise climatique.

Ce rapport n'est exclusif d'aucune autre bonne intention. Mais il est urgent que les décideurs et le Gouvernement se penchent sur le sujet. Tout à l'heure, Jean-Hugues Ratenon a évoqué la route du Littoral, dont le chantier pose des questions liées au changement climatique. Ainsi, la conception de cet ouvrage tient-elle compte des événements climatiques extrêmes – ce qui ne signifie pas que l'on doive démonter la route pour y faire face ? Lorsque l'extraction de gravier a été prévue, une réflexion a-t-elle été menée sur la raréfaction des sables et des graviers sur la planète, un phénomène grave au point que 75 % des plages pourraient avoir disparu à la fin du siècle ?

Les questions d'architecture renvoient directement à l'existence de filières en amont. Notre collègue a évoqué la Guyane. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps un lycée professionnel du bois ? La Guyane n'était-elle pas l'endroit où les bardeaux étaient le plus utilisés, avec l'intelligence et le savoir-faire architectural que l'on sait ? On a remplacé tout cela par du béton et de la tôle ondulée, et c'est une catastrophe !

Vous ne pouvez pas décider de changer d'architecture si vous ne disposez pas des productions de matériaux en amont. Est-il satisfaisant de voir que du lycée de Cayenne à peine inauguré, des pierres dégringolent parce que personne n'a pensé, à l'époque, que la Guyane était un département humide ? On pourrait multiplier les exemples, comme celui du rectorat à la Martinique. Ce sont des questions brûlantes !

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