Il s'agit d'un bon amendement, mais dont la rédaction tend à confondre plusieurs questions. Les normes parasismiques existent et doivent être respectées pour toute construction d'un bâtiment neuf. La question qui doit être posée est celle de la construction spontanée, de l'autoconstruction, qu'il convient d'accompagner. L'architecture vernaculaire est le fait des plus pauvres, de ces « architectes aux pieds nus », qui ont construit leur propre maison. C'est de l'architecture informelle, mais c'est de l'architecture quand même.
Vous évoquez l'adaptation aux contraintes climatiques et géologiques. Oui, des cases sont restées debout quand des villas européennes explosaient. Cela veut dire qu'il existe une intelligence de la construction naturelle. Le système bioclimatique permet aux vents de traverser le bâtiment. Ce n'est pas parce que l'on a copié-collé les méthodes de construction occidentales que l'on a réglé le problème. Nous nous sommes satisfaits d'une modernité qui ignorait complètement l'essence même du patrimoine, la résistance aux cyclones.
Le Gouvernement devrait se pencher sur ces détails. Il s'agit non pas d'aller donner des leçons sur le terrain et d'ordonner tel règlement d'architecture, mais de réintroduire, face aux changements climatiques, des dynamiques de construction traditionnelle. J'invite le Gouvernement à étudier la proposition contenue dans ce très bon amendement de très près. C'est bien de vouloir réparer, à coup de centaines de millions d'euros, mais c'est encore mieux d'investir en amont pour permettre à la résilience locale, basée sur une culture d'appropriation, de mieux s'exprimer.