La France a besoin de masques, de gel, de tests, de médicaments – point barre. On peut bien imaginer toutes les applications du monde, si l'infirmière à domicile doit courir pour trouver des protections adéquates, si celui qui présente des symptômes doit attendre d'être en insuffisance respiratoire pour être testé, le traçage numérique sera un cataplasme sur une jambe de bois. Dans ce combat, les Français croient dans la force de leurs soignants plus que dans celle de leur smartphone, dans le service public plus que dans la fée numérique, dans les hommes plus que dans la machine. Les épidémiologistes aussi.
Dans le plan de bataille des scientifiques, la France a plus besoin de bras que d'écrans, d'enquêteurs sanitaires que d'algorithmes, d'infirmiers que d'apprentis sorciers. C'est bien à partir de ces besoins que nous devons rassembler nos forces, que les Français – et nous sommes à leurs côtés – vous exhortent à investir.
Pour ces Français qui ont consenti avec beaucoup de courage à l'épreuve du confinement, n'ajoutons pas la crainte de voir leur vie intime subtilisée, puis exploitée. L'urgence n'est pas un passe-droit.