Voilà maintenant six semaines que notre pays est confiné, six semaines que nous vivons tous, pour nos proches et pour nous-même, dans l'angoisse de ce virus redoutable, invisible et imprévisible. Certains ressentent la fatigue et la lassitude, mais connaissent aussi le deuil et le chagrin. Permettez-moi d'avoir une pensée pour toutes les familles endeuillées depuis le début de cette crise. Cette période est plus difficile à vivre lorsqu'on habite à plusieurs dans un appartement exigu, lorsqu'on ne dispose pas chez soi des moyens de communication nécessaires pour apprendre, se distraire, échanger ; nous mesurons le sentiment d'isolement que peuvent éprouver bon nombre de nos aînés. Elle est plus difficile à vivre encore lorsqu'il devient impossible de remplir le réfrigérateur ou lorsque les tensions au sein de la famille aboutissent à des violences scandant le quotidien. Pourtant, grâce à nos efforts collectifs, les résultats sont là : la solidarité, le respect du confinement, l'acceptation des règles ont permis à plusieurs régions d'être épargnées. Les régions les plus touchées voient enfin baisser leur taux d'hospitalisations. L'espoir renaît.