Intervention de Cécile Rilhac

Séance en hémicycle du mardi 28 avril 2020 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de covid-19 suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Rilhac :

Nous assumons le fait que l'école de l'après-11 mai ne sera pas celle d'avant le 17 mars. Demain ne ressemblera pas à hier. En prenant la décision de rouvrir les écoles, nous adoptons une attitude responsable, car ce choix s'inscrit dans une stratégie. Mes collègues de la majorité et moi-même saluons cette stratégie responsable à l'architecture claire, qui associe sur le terrain toutes les parties prenantes, qui se fie au sens des responsabilités de chacun. J'ai bien compris qu'elle sera accompagnée ultérieurement de précisions indispensables à sa mise en pratique. Ainsi, vous annoncez la réouverture progressive des écoles maternelles et élémentaires à partir du 11 mai, avec des groupes de quinze élèves au maximum, sur la base du volontariat. Les collégiens, en commençant par ceux de sixième et de cinquième, suivront à partir du 18 mai ; les lycéens professionnels, à partir de fin mai. Vous attendez la fin de ce premier stade pour fixer la rentrée des autres classes.

Concernant les masques, vous avez été clair : leur port sera obligatoire pour les personnels de la petite enfance, pour les enseignants lorsque la distanciation sociale ne peut être respectée, pour les collégiens et lycéens. En effet, malgré la crise sanitaire exceptionnelle à laquelle nous sommes confrontés, il est important que chaque élève puisse poursuivre sa scolarité dans les meilleures conditions possible. Pour cela, nous devons tout faire en vue de limiter les inégalités sociales, territoriales ou numériques. À ce titre, je voudrais saluer les décisions du Gouvernement, notamment le versement sans délai d'une aide exceptionnelle aux familles les plus modestes afin de leur permettre de satisfaire leurs besoins essentiels, ainsi que le plan d'aide aux élèves les plus démunis d'équipements informatiques. Il faut que cet effort soit poursuivi partout où le besoin s'en fait sentir, des quartiers prioritaires de la ville à la grande ruralité en passant par les centres-bourgs et les coeurs de ville. Le numérique est devenu du jour au lendemain l'unique outil pédagogique disponible, et cet usage forcé a révélé des inégalités que notre école ne doit pas reproduire, encore moins accentuer, mais combattre.

Notre système éducatif doit continuer de jouer son rôle de service public. Il est un maillon essentiel de notre vie collective, de notre société. Demain, les élèves rentreront à l'école, progressivement, sachant que tous les enseignants ne pourront pas non plus être présents simultanément. Les équipes pédagogiques vont devoir s'adapter pour être à la fois dans les murs et hors les murs, en présentiel et en distanciel. Cela ne pourra se faire que si les objectifs de cette reprise sont clairs pour chacun. Pour rassurer parents, enseignants et élèves, ne faudrait-il pas affirmer que les programmes ne pourront pas être respectés, que les évaluations et le contrôle de l'assiduité devront tenir compte de la situation de chacun à l'intérieur comme à l'extérieur de l'école, que la priorité sera d'accompagner chaque élève, non dans l'acquisition de nouveaux savoirs, mais dans la stabilisation des acquis de cette année ?

« Le déconfinement sera le succès ou l'échec de tous », disait le président de notre assemblée il y a quelques jours. Nous avons besoin d'une stratégie nationale partagée, de règles communes et d'un rythme adapté. L'une des clés du succès sera l'instauration d'un protocole sanitaire précis, opérationnel et strict. Ce plan national, pour être décliné et adapté à tous les territoires, doit être accompagné d'une méthode de coconstruction avec les élus locaux, les partenaires sociaux et tous les acteurs de terrain : c'est une autre clé de la réussite. Aucune école ne sera ouverte si elle ne respecte pas strictement ce protocole sanitaire exigeant. Il est essentiel que les personnels de direction, les enseignants et les associations de parents d'élèves soient associés à toutes les étapes du processus de réouverture. C'est ce qu'a fait le Gouvernement depuis le début du confinement : associer à sa démarche tous les acteurs de l'éducation.

Monsieur le Premier ministre, vous avez décliné les lieux possibles de cette scolarisation : salles de classe, domicile, locaux d'étude dans ou hors de l'école, voire des sites inhabituels tels que la cour, le gymnase, l'espace public. L'objectif est de pouvoir proposer des activités portant sur les thèmes de la santé, du sport, de la culture et du civisme.

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