Mme la garde des sceaux pourrait encore mieux l'expliquer que moi, mais cela tient au fait la justice est en quelque sorte une activité de flux, qui doit donc être pratiquée en continu. Or elle était soumise avant le confinement à des problèmes de stock, ce qui entraînait déjà, si j'ose dire, des retards de production dans un grand nombre de domaines. Il faut également se rappeler que cette activité avait été perturbée dans les mois qui ont précédé l'épidémie par un mouvement de grève dont chacun garde à l'esprit l'importance et les conséquences.
Il est donc vrai que, dans de nombreux secteurs, la reprise de l'activité sera difficile. J'ai demandé à chacun des ministres de préparer le déconfinement et la reprise de l'activité dans le domaine qui est de son ressort, ce qui est naturel. Je suis certain, monsieur Gosselin, que vous aurez l'occasion de poser des questions à la garde des sceaux, qui y répondra. Je reconnais évidemment l'importance de vos préoccupations relatives aux libertés publiques.
Un grand nombre d'entre vous ont évoqué la question de l'application numérique, certains pour s'en inquiéter, d'autres pour s'en réjouir. Je le répète : le débat aura lieu, je m'y suis engagé.
L'heure suscite de nombreuses questions théoriques passionnantes : toutefois, il y a encore un plus grand nombre de questions pratiques difficiles. Je vous propose de nous concentrer sur celles-ci.