Je me fais le relais de plusieurs interrogations et inquiétudes de l'ensemble de la communauté éducative, plongée en plein désarroi après tant de confusion et d'injonctions contradictoires. Ainsi, contre les recommandations du Conseil scientifique, la rentrée aura bien lieu le 11 mai 2020, commençant par les plus jeunes élèves : ceux de maternelle et de primaire, qui peineront à respecter les gestes barrière ; ceux aussi qui ne peuvent se garder seuls. Je n'ose imaginer que cette décision est motivée par la reprise de l'activité économique.
Alors pourquoi retourner à l'école ? Pour faire quoi, se demandent certains, alors qu'il ne restera qu'un peu plus d'un mois d'école ? Et si c'est par réel souci de ne pas creuser les inégalités, certes exacerbées par cette crise, alors expliquez-nous pourquoi sont programmées la suppression de classes et la baisse de dotations pour la rentrée, jusqu'en Seine-Saint-Denis, département le plus défavorisé, au lieu de muscler les établissements en moyens humains ?
Il faut aussi nous expliquer pourquoi avoir décidé du volontariat, qui laisse les parents devant un choix cornélien, terriblement anxiogène en plus d'être inégalitaire, car tout le monde n'est pas à armes égales face au choix d'emmener ou non son enfant à l'école. Et d'ailleurs, ce volontariat n'est-il pas l'aveu d'une incertitude sur l'efficacité des préconisations sanitaires, dont vous venez de préciser les termes ?