Je vous remercie pour votre dernière phrase, qui est très exacte et constitue le fondement de ma réponse. Autrement dit, nous devons avoir une unité nationale, une unité totale au sein de l'éducation nationale, pour franchir les différentes étapes prévues, en ayant en tête le plan de confinement, puis le plan de déconfinement, les vacances d'été et la préparation de la rentrée de septembre, dans une vision commune bienveillante.
En matière de création de postes, je réfute ce que vous prétendez : nous créons des postes en Seine-Saint-Denis, ainsi que des postes supplémentaires dans le cadre de créations nouvelles. Dans chaque commune de Seine-Saint-Denis, le taux d'encadrement sera meilleur que celui de l'année précédente. À ce sujet, vous pouvez être rassurée.
Notre inspiration est d'abord sociale. L'exemple le plus fort est évidemment celui des CP et CE1 de REP – réseau d'éducation prioritaire – et de REP+ – réseau d'éducation prioritaire renforcée – , où les élèves sont déjà douze. Ces classes répondent donc aux conditions sanitaires fixées : ce sont des groupes de moins de quinze élèves, qui feront partie des premiers à rentrer. Je m'en réjouis énormément parce que notre priorité est l'école primaire ; c'est très clair depuis trois ans et ça l'est toujours plus. Dans une période comme celle que nous vivons, les risques de décrochage et de « désapprentissage » sont très forts, et nous tenons à cette priorité. Toutes les mesures sont à l'avenant : fondée sur une préoccupation sociale.
Concernant le volontariat, des adultes comme des élèves, je vous invite, comme sur tous les sujets, à raisonner a contrario : êtes-vous prête à soutenir la thèse inverse et à la défendre ? Autrement dit, voulez-vous que nous allions chercher les élèves chez eux et que nous forcions les parents à les accompagner ? Bien sûr que vous protesteriez si nous disions cela.
L'instruction est obligatoire en France, il n'y a aucun doute sur ce point. Ce qu'a dit le Président de la République, qui correspond exactement à ce que j'avais dit devant l'Assemblée nationale quelques jours plus tôt, est la seule réponse possible : l'instruction est obligatoire, et les parents envoient ou non leurs enfants à l'école ; s'ils ne les envoient pas, l'enseignement se fera à distance. C'est ainsi que nous récupérerons les quelques décrocheurs restants, auxquels nous serons particulièrement attentifs ; nous mènerons une action pour les inciter à venir.
Notre motivation est profondément sociale ; elle s'attache aussi à l'unité nationale et j'espère que vous suivrez également cet aspect.