Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, alors que notre pays est confiné pour la première fois de son histoire, les Français, dont le quotidien est bouleversé, ont souffert d'une communication gouvernementale erratique et contradictoire. Ce fut le cas pour la question des masques et celle des tests de dépistage ; c'est désormais le cas pour la question scolaire, centrale pour la reprise de notre pays.
L'école est une institution qui fait la fierté de notre République, mais son fonctionnement est profondément mis à mal. Les Français s'inquiètent des conditions du retour en classe ; aussi deux tiers d'entre eux refusent de remettre leur enfant à l'école, et la confusion s'est installée chez les enseignants.
Les Républicains ont proposé, suivant l'exemple allemand, le dépistage de l'ensemble du corps enseignant et la prise de température de chaque élève tous les jours, afin de permettre une reprise des cours dans les meilleures conditions. Votre gouvernement a fait le choix étonnant d'écarter cette hypothèse. Vous proposez, à la place, un retour sur la base du volontariat, en limitant les effectifs à quinze élèves par classe, ce qui renforce le problème organisationnel. Comment allez-vous choisir ces quinze élèves ? Selon quels critères ? Comment allez-vous éviter le décrochage massif d'une génération tout entière ?
Vous n'avez rien dit non plus concernant l'aide matérielle qui sera apportée aux communes, en particulier la mise à disposition d'équipements de protection, l'organisation de la restauration scolaire ou le transport scolaire. Tous ces points doivent être éclaircis de façon urgente : il reste moins de quinze jours et nos maires ont besoin de savoir comment rouvrir leurs écoles en toute sécurité.