… en les renvoyant à la grande consultation qui suivra la crise actuelle.
De l'espoir, il y en avait aussi au début de la crise, lorsque le Président de la République avait déclaré « la santé n'a pas de prix » et qu'il souhaitait déployer un plan d'investissement massif pour l'hôpital, promettant à tous que le jour d'après ne serait pas un retour au jour d'avant.
Sur le terrain, le ressenti diffère : les premières lumières du jour d'après ressemblent furieusement à celles du jour d'avant. Pendant que les soignants jettent toutes leurs forces pour lutter contre le Covid-19, à l'hôpital de Douai, à l'hôpital Vinatier de Lyon et dans beaucoup d'autres établissements, l'élaboration des futurs contrats de retour à l'équilibre financier et les fermetures de lits ou de services se poursuivent, sous couvert d'une meilleure mutualisation des forces en période de crise. Continuer à agir de la sorte, comme si de rien n'était, surtout en période de crise sanitaire, est inacceptable et constitue une véritable insulte aux équipes soignantes.
Les batailles, les luttes menées par le personnel hospitalier depuis de nombreux mois sont toujours d'actualité. La colère des soignants n'a pas disparu, elle est juste occultée par le combat qu'ils mènent actuellement contre cette maladie. Certes, vous suspendez les plans de retour à l'équilibre financier, mais les mots ont un sens : le groupe communiste vous demande d'aller plus loin et de les annuler, afin de redonner immédiatement à ces structures des marges de manoeuvre budgétaires. Lors de vos précédentes interventions, vous avez évoqué des réponses aux demandes tout en rappelant les différents plans de votre prédécesseur ; vous souhaitez poursuivre les concertations pour construire l'hôpital de demain.
La période actuelle est marquée par des élans de solidarité et des débrouillardises, qui reposent principalement sur de l'aide extérieure. Après la crise, il sera plus qu'urgent de concrétiser l'action de l'État avec des moyens humains et financiers pour l'hôpital. L'État a certes repris 10 milliards d'euros de la dette des hôpitaux, mais il en reste 20 milliards : nous demandons une reprise totale de la dette, ce qui annulerait de fait les plans de restructuration.