Madame la secrétaire d'État auprès de la ministre des armées, la crise sanitaire met notre pays à l'épreuve, bouscule notre quotidien et nous touche parfois dans sa dimension intime la plus douloureuse. Les victimes sont nombreuses ; des familles sont endeuillées. Cette épidémie cause des peines qui forment un drame national.
Pour que notre pays continue à vivre et qu'il puisse soigner, des Françaises et des Français sont en première ligne. Ils sont au travail, mènent un combat au profit de leurs semblables et mettent en danger, plus que d'autres, leur propre santé. Ces visages, ces engagés au service des autres, ces applaudis de vingt heures sont aussi parfois des mères et des pères de famille. À Châteauroux, dans l'Indre, une aide-soignante de 48 ans est décédée. Veuve, elle laisse dans son sillage quatre orphelins. Je veux lui rendre hommage ; je veux adresser toutes mes pensées, toutes nos pensées, à ses enfants.
Quarante de mes collègues et moi-même avons récemment appelé à la création d'un statut de reconnaissance nationale, semblable à celui de pupille de la nation, destiné à aider les enfants ayant perdu un parent durant la guerre contre le Covid-19. L'objectif est de rendre possible pour eux la construction d'un avenir plus apaisé, même si la perte d'un parent ne saurait être réparée.
Après la diffusion de cette idée par la presse, que je remercie, de nombreuses personnes qui oeuvrent notamment dans le domaine médical sont venues vers moi. Toutes y sont très favorables. Je retiendrai la réflexion que m'a livrée une infirmière : « Si ça existait, on s'inquiéterait moins pour le devenir de nos familles, comme en ce moment. Merci d'y avoir pensé. »
Madame la secrétaire d'État, le Gouvernement envisage-t-il des mécanismes de protection pour les enfants victimes de la perte d'un parent mort au combat sanitaire ?