Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, la Libye connaît une situation de crise aiguë depuis de nombreux mois. Il s'agit d'une guerre civile dans laquelle interviennent des combattants extérieurs et d'une crise politique qui oppose les groupes dirigeants. Les besoins vitaux de la population ne sont pas satisfaits, et le pays est désormais menacé par la pandémie du Covid-19.
On estime que 650 000 hommes, femmes et enfants sont prêts à fuir vers les côtes européennes. Les autorités de Malte ont fait savoir qu'elles n'avaient pas les moyens de faire face à une nouvelle vague de migration par la mer et appellent à une opération humanitaire urgente de l'Union européenne en Libye, ce qui supposerait d'apporter une aide alimentaire et des soins médicaux aux Libyens. Par ailleurs, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a fait état du premier renvoi de personnes dans un pays en guerre.
La situation est complexe, eu égard notamment au conflit interne à la Libye et aux conséquences possibles de l'inaction. Lors de sa réunion du 22 avril dernier, le Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne a évoqué la question libyenne mais n'a pas pris de position.
Pouvez-vous nous donner des informations sur la situation exacte et la position de la France ? Quelles initiatives notre pays entend-il prendre, dans le cadre de l'Europe et des autres institutions internationales, pour mener une opération humanitaire en faveur des populations et des États limitrophes ? Il s'agit à la fois de politique étrangère et d'action humanitaire : ce sujet montre combien ce qui se passe ailleurs nous concerne tous.