Votre question est importante en ce moment décisif pour notre pays, où, pour la première fois de notre histoire, nous avons à organiser une rentrée en cours d'année scolaire, qui plus est sous un format inédit. Cela appelle en effet une grande souplesse au niveau local.
Nous devons relever trois défis. Le premier est sanitaire ; c'est le sens de notre protocole, très strict, ce que j'assume – certains trouvent qu'il l'est trop, mais on nous aurait reproché qu'il ne le soit pas. Nous sommes unis pour le faire respecter et pour aider les communes à se mettre à jour. Le deuxième défi concerne le cadre d'accueil : il s'agit de définir dans quel ordre les enfants reviendront à l'école, ce pour quoi nous tenons compte à la fois du niveau d'enseignement et des publics prioritaires. Vient enfin le cadre pédagogique : l'école n'est pas une garderie, mai et juin seront marqués par des enjeux pédagogiques importants et notre souhait que les enfants continuent d'apprendre et de se développer à l'école au cours de ces deux mois est indissociable de notre objectif social.
Celui-ci est fondamental, vous l'avez très bien rappelé. Nous ne pouvons nous permettre de laisser des enfants hors de l'école de mars à septembre. Ce défi-là aussi, nous sommes en train de le relever. J'étais ce matin en visite, au côté du Président de la République, dans une école de Poissy qui a accueilli dans ses murs des enfants de soignants. Voici un très bon exemple de la forêt qui ne saurait être cachée : l'accueil des enfants de soignants, à raison de 30 000 au cours des deux mois de confinement, a été une magnifique réussite des mairies, des enseignants et des autres personnels – une expérience qui sert évidemment aussi à penser le déconfinement. Cette école, comme la majorité de celles de France, ouvrira au cours du mois de mai pour accueillir le plus grand nombre possible d'enfants.
La situation n'est pas la même que d'habitude, chacun peut le comprendre ; mais en réussissant le déconfinement avec les mairies, nous montrerons que nous sommes un peuple uni autour de l'école. Je sais que nous y arriverons.