Ma question, à laquelle j'associe ma collègue Zivka Park, s'adresse à M. Julien Denormandie, ministre chargé de la ville et du logement.
Nous avons tous été émus par les images insupportables de files d'attente de distribution d'aide alimentaire. Nombreux sont les élus qui, comme nous, craignaient que cette période amplifie davantage les inégalités, qui affectent particulièrement les quartiers prioritaires de la ville, où vivent des mères célibataires, des retraités aux minima sociaux, ou encore des demandeurs d'emploi.
On y retrouve aussi ces héros du quotidien applaudis tous les soirs à vingt heures. Ils sont aide-soignants, livreurs, auxiliaires de vie, caissiers, mécaniciens, brancardiers ou encore enseignants. Tous les jours, ils font en sorte que la vie continue. De retour chez eux, ils côtoient ceux qui restent confinés pour participer à l'effort national de lutte contre l'épidémie, dans des tours HLM, parfois dans la souffrance – confinés dans des logements qui paraissent de plus en plus petits à mesure que le temps passe, parfois même dans une insalubrité insupportable, à laquelle s'ajoute l'insécurité alimentaire. Ils sont plongés dans une détresse silencieuse, parce qu'ils ne savent pas comment assurer l'école à la maison, faute de matériel numérique, ou parce qu'ils n'ont pas les moyens financiers d'assurer trois repas par jour à leurs enfants. Et que dire de ceux qui n'ont même pas de toit ?
Nous savions, à l'annonce du confinement, que ceux qui souffraient allaient souffrir davantage. Vous-même, monsieur le ministre, étiez de ceux qui savaient. Très vite, vous avez pris des décisions visant à soutenir les associations, qui font un travail formidable, les bénévoles ne ménageant ni leur temps ni leurs efforts. L'ensemble du Gouvernement a fait en sorte d'apporter des réponses fortes là où il n'y en avait pas.
Quelles décisions ont été prises pour soulager ces souffrances, apaiser cette détresse ou compenser ces inégalités dans le milieu scolaire, pour ne laisser personne au bord de la route ?