La question des masques a déjà été évoquée, à juste titre car c'est le péché originel de cette crise épidémique. Monsieur le Premier ministre, je vais, à mon tour, vous interroger à propos de l'accès aux masques, équipement de première nécessité pour l'ensemble de nos compatriotes.
Je ne reviendrai pas sur votre gestion hasardeuse et déroutante de la crise pour ce qui concerne les masques. Viendra le temps des conclusions, comme vous l'avez dit voilà un instant, monsieur le Premier ministre, mais sachez que l'incrédulité et le désarroi règnent dans les territoires, tant les Français sont las des annonces contradictoires de votre gouvernement.
J'ai écouté les réponses précédentes relatives aux masques. À ce jour, un grand nombre de professionnels de la santé manquent encore de masques de protection. La vérité est que l'État n'arrive pas à leur en fournir.
À l'aube d'un déconfinement qui suscite une inquiétude croissante quant à sa date, nous découvrons que la grande distribution est parvenue à constituer des stocks très importants de masques et, il faut le dire, a doublé l'État. Comment notre France, comment l'État est-il devenu impuissant au point d'être supplanté dans ses propres missions par des enseignes de supermarchés ? Pourquoi, surtout, avez-vous été incapables de préempter ces masques pour les distribuer en priorité aux professions médicales qui en ont tant besoin ? Nous apprenons aujourd'hui que le ministère de la santé a dissuadé les officines de pharmacie de vendre des masques depuis le 23 mars. C'est insupportable et incompréhensible.
Par ailleurs, comment pouvez-vous indiquer qu'il y aura – je vous cite – assez de masques pour faire face aux besoins à partir du 11 mai, alors que les orthophonistes, les kinésithérapeutes et les orthoptistes, par exemple, peinent à se procurer de tels équipements et qu'à ce jour, la majorité des Français n'ont pu s'en procurer.