Vous avez raison, monsieur le député : l'aéronautique est une filière de premier ordre en France. Nous sommes le seul pays, avec les États-Unis, à être capable de construire de A à Z un avion et à disposer de tous les corps de métier et de toutes les compétences nécessaires. Vous avez également raison de noter que, dans un contexte où l'aviation commerciale est particulièrement touchée et où les programmes d'investissements sont par conséquent réduits à presque rien, c'est l'ensemble de la filière aéronautique qui est affectée.
Qu'avons-nous fait, depuis quelques semaines ? D'abord, qu'il s'agisse du secrétariat d'État chargé des transports, du ministère des armées ou du ministère de l'économie et des finances, nous avons été immédiatement au contact des acteurs de cette filière pour les accompagner dans trois directions.
La première a consisté à prendre les mesures d'urgence nécessaires. De ce point de vue, l'instauration du chômage partiel a permis de sauver des compétences rares qu'il faut parfois dix ans pour acquérir dans le secteur aéronautique.
Ensuite, nous entendons accompagner la reprise du travail dans des conditions sanitaires irréprochables, ce qui a nécessité de longues discussions avec les organisations syndicales et avec les entreprises. Il s'agissait en effet de trouver le juste équilibre pour reprendre le travail et répondre à la demande mondiale, puisqu'on continue de produire dans les autres secteurs.
Enfin, il faut préparer la suite. Bruno Le Maire a déclaré hier souhaiter l'élaboration d'un plan de relance pour la filière aéronautique, un plan de soutien à la mesure des enjeux auxquels nous sommes confrontés. Il est trop tôt pour en dessiner parfaitement les contours. Il n'en reste pas moins que nous poursuivons trois objectifs : le premier, vous l'avez mentionné, c'est d'assurer la compétitivité de la filière en investissant dans l'industrie du futur ; le deuxième, c'est la transition écologique : nous sommes les meilleurs dans ce domaine et nous devons continuer à creuser cet avantage concurrentiel ; enfin, nous devons peut-être accompagner certaines reconversions – nous y travaillons et réunirons demain le comité stratégique de filière.