Monsieur le Premier ministre, je voudrais revenir sur l'état d'urgence sociale. Je l'ai entendu dans toutes les bouches : « Cette crise est un révélateur des inégalités. » Très bien. Et alors ? On pose ça là et on attend que ça passe ? On renvoie la résolution du problème à un monde meilleur qui, comme l'horizon, recule toujours ? Ou est-ce que l'on se retrousse les manches tout de suite pour que la justice progresse ?
Je mets donc sur la table cinq propositions.
Première proposition : l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage. Les nouvelles règles, que vous avez posées, vont avoir des effets dévastateurs, notamment sur ceux qui n'ont pas pu travailler du fait de la crise sanitaire. Allez-vous leur imposer la double peine ? Allez-vous, oui ou non, renoncer définitivement à cette réforme de l'assurance chômage ?
Deuxième proposition : la prolongation du chômage partiel. Les déclarations se suivent sans se ressembler. Allez-vous maintenir le chômage partiel dans sa forme actuelle, sans dégressivité, au-delà du 1er juin, y compris pour les parents qui ne souhaitent pas le retour de leurs enfants à l'école ?
Troisième proposition : le maintien des aides d'urgence pour les personnes précaires. La pauvreté ne se déconfinera pas la semaine prochaine. Vous avez accepté d'instaurer une aide minimale pour un mois. Que ferez-vous au mois de mai ? Acceptez-vous un moratoire sur les expulsions locatives dans le parc social ?
Quatrième proposition : un droit aux vacances et à l'accompagnement scolaire pour les enfants qui en ont besoin. Pourquoi ne pas financer, pendant les grandes vacances, des emplois jeunes pour les accompagner, y compris sur le plan scolaire, afin qu'ils puissent aborder la rentrée dans de meilleures conditions ?