Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, « Les engagements actuels des États couvrent à peine un tiers des réductions d'émissions nécessaires, creusant un écart dangereux [… ]. Gouvernements, secteur privé, société civile doivent combler cet écart catastrophique [… ]. Un an après l'entrée en vigueur de l'accord climat de Paris, nous sommes loin de faire ce qu'il faudrait pour préserver des centaines de millions de personnes d'une vie de misère. » Tel est le bilan glaçant établi par Erik Solheim, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement, dans un rapport rendu public il y a quelques jours. L'écart catastrophique auquel il fait référence est celui qui existe entre l'objectif d'un réchauffement limité à 2 degrés inscrit dans l'accord de Paris et les engagements réellement pris, qui s'en éloignent très largement.
Nous devons toutes et tous nous sentir concernés par l'impératif climatique. Or force est de constater que le Président de la République et le Gouvernement ont pris toute leur part dans le sabotage de l'accord sur le climat.
Vous vous êtes notamment empressés d'appliquer le CETA – l'accord économique et commercial global avec le Canada – , avant même qu'il ne soit ratifié par la représentation nationale, alors que de nombreux experts s'accordent à dire que cet accord de libre-échange aura des effets désastreux sur le climat.
Vous avez pesé sur l'Union européenne pour qu'elle revoie ses ambitions à la baisse en matière d'énergies renouvelables, en court-circuitant le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire.
Dans le projet de loi relatif aux hydrocarbures, vous avez multiplié les exemptions pour préserver le sacro-saint droit de suite, gardien des intérêts des industriels.
Vous avez également décidé de supprimer le Fonds vert qui aidait la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie à faire face aux aléas climatiques, …