Cet amendement me donne l'occasion de commencer à aborder – car deux minutes n'y suffiront pas – le problème de la suppression de la chaîne France 4, dédiée aux enfants.
Une question aussi importante que la suppression d'une chaîne devrait faire à tout le moins l'objet d'un débat au Parlement. Nous avons été sept députés de la majorité à insister dès mai 2018 sur la nécessité de conserver France 4 sur un canal hertzien sans publicité et sur les dommages directs et collatéraux qu'impliquerait un basculement vers le tout numérique du fait de la fracture territoriale et de la persistance des fameuses « zones blanches » – expression maladroite au goût de Mme la rapporteure générale : reste que le haut débit est indispensable pour profiter d'une offre audiovisuelle de qualité.
Nous avions fait état d'un sondage de Médiamétrie, qui disait déjà tout des fractures d'usage, des fractures sociales et de la rupture de l'égalité territoriale. Nous avions dit aussi que nous avions besoin d'une chaîne linéaire sur un canal hertzien fort pour pousser le numérique, comme on l'avait fait, il fut un temps, avec la diffusion en clair pour Canal +. Si le service public a une raison d'être, c'est bien de dédier une chaîne à l'enfance et à la connaissance : la BBC en a deux… Je reviendrai sur les dommages collatéraux de cette décision, à la fois pour les enfants, pour la jeunesse et pour l'animation, mais aussi pour les autres chaînes du groupe.