Nous ne sommes pas favorables à l'institution d'un service minimum dans l'audiovisuel. Cela ne permettrait pas vraiment de garantir le service public, mais cela aurait pour effet de nuire gravement au droit fondamental de faire grève, tel qu'il est reconnu par notre Constitution. Votre majorité a déjà limité le droit de manifester – je n'y reviens pas. Le service minimum qui existe aujourd'hui, notamment dans les transports, est critiqué par l'ensemble des organisations syndicales. Et pourtant, le raisonnement peut s'entendre : aux heures de pointe, on doit transporter les gens afin de ne pas les laisser bloqués quelque part. Mais dans le domaine de l'audiovisuel public, il n'y a aucune raison de remettre en cause le droit de grève. S'il y a une grève à la télévision, on arrête de la regarder et c'est tout.
Les dispositions prévues par ce texte remettent insidieusement en cause un droit fondamental. Par ailleurs, qui s'occupera de délivrer l'information en cas de grève ? Ceux qui ne sont pas en grève et qui sont contre le mouvement social ? On pourrait dès lors s'interroger sur la qualité de l'information diffusée. Rien ne justifie ce type de dispositions. J'espère être entendu : le droit de grève est constitutionnel, ne le remettons pas en cause. Toute autre manière d'aborder la question, y compris par la création d'un service minimum, reviendrait à donner un coup de canif à un droit fondamental.