Intervention de Nicolas Dufourcq

Réunion du mercredi 8 avril 2020 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance :

Nous sommes parfaitement conscients de la gravité de la situation dans le secteur de la restauration et de l'hôtellerie. Nous abondons d'ailleurs l'un de nos fonds d'investissement dédié à l'hôtellerie et au tourisme. Nos équipes travaillent avec la Caisse des dépôts et consignations dans le cadre du programme Coeur de ville pour que toutes les opérations effectuées ne soient pas anéanties par notre incapacité à assurer un pont aérien de cash pour ces entreprises.

S'agissant du reporting, nous allons avoir de plus en plus de données. J'ai proposé au ministère des finances de structurer leur communication, avec des cartes par département ou par notation d'entreprise. La répartition par réseau bancaire n'est pas prévue pour l'instant. Tous sont aujourd'hui engagés. Les différences peuvent tenir à la personnalité des chargés de clientèle. Un important travail de management doit être mené pour faire accepter l'idée d'un crédit automatique, qui n'a rien de naturel, même pour le personnel de Bpifrance.

Les grandes entreprises paieront-elles leurs fournisseurs fin avril ? Nous exerçons une forte pression en ce sens sur celles qui sont dans le portefeuille de Bpifrance. Par ailleurs, pour obtenir le PGE, il faut signer une déclaration sur l'honneur attestant que ce crédit ne sert pas à en rembourser un autre ou à faire un placement financier, et s'engager à respecter le code de commerce s'agissant des délais de paiement aux fournisseurs. Les 300 milliards ne sauraient servir à suppléer un défaut radical sur le crédit interentreprises.

Le PGE me paraît parfaitement calibré pour les petits commerçants, les restaurateurs ou encore les artisans, qui subissent de plein fouet une décision administrative dont ils ne sont pas responsables. Hier, je me suis longuement entretenu avec CMA France, afin d'adapter le dispositif, d'autant que la vague est devant nous, les artisans n'étant pas encore venus voir ni Bpifrance ni les banques.

Les 300 milliards seront suffisants, dans la mesure où c'est plus que le quart du total de l'encours du crédit aux entreprises.

Seules 18 % des entreprises concernées dans les Hauts-de-France ont demandé un PGE, parce qu'elles avaient une bonne trésorerie sur laquelle elles ont vécu. L'extension de la durée du confinement va faire monter leur anxiété. Le réseau est désormais prêt à les accueillir.

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