Il s'agit là d'un sujet très intéressant, voire passionnant, mais grave et très difficile à résoudre. Le Président de la République et le ministre de l'économie et des finances se sont récemment exprimés sur ce point et la France s'est souvent montrée très active pour solliciter, si ce n'est des annulations, du moins des moratoires de dettes, qu'elle a parfois obtenus – même si ces décisions de principe doivent se traduire dans les faits.
Le Parlement doit examiner dans les mois à venir un projet de loi portant sur l'aide publique au développement qui sera l'occasion de concrétiser cette volonté politique. Je vous invite à retirer votre amendement pour le déposer à nouveau en séance publique demain, afin que le ministre de l'économie vous fasse part de sa position sur ce point – le moment venu, il serait intéressant de connaître également celle du ministre de l'Europe et des affaires étrangères ainsi, bien entendu, que celle du Président de la République. En tout état de cause, nous savons que certaines parties du globe vont souffrir plus que d'autres de la crise, et à voir les sollicitations dont fait déjà l'objet le Fonds monétaire international, il est certain que les besoins d'aide vont être énormes, ce qui va sans doute nécessiter de repenser la conditionnalité de certaines dettes à l'égard des pays les plus pauvres, si l'on veut qu'ils aient la possibilité de rebondir plutôt que de s'enfoncer dans la spirale de la dette après avoir subi de plein fouet la crise sanitaire.