Lucidement et avec gravité, nous pouvons dire que nous n'en sommes qu'au début des pertes humaines, de la saturation des services de santé, de la mise à l'arrêt de l'économie. Le temps viendra d'analyser toutes les vulnérabilités que révèle cette épreuve et d'aller au bout des ruptures nécessaires avec un modèle de civilisation destructeur, qui s'effondre sous nos yeux.
Nous sommes en état d'urgence sanitaire et, pour les écologistes, il n'y a qu'un seul mot d'ordre : la santé d'abord ! Tout ce qui ne concerne pas la santé, les fonctions vitales du pays et la sécurité de la population est secondaire. Nous appelons à l'unité, au civisme, à l'entraide et au sens des responsabilités de tous.
L'unité s'exprime dans la Représentation nationale. Nous avons une responsabilité commune : montrer que, dans le panorama géopolitique de cette pandémie, la démocratie est une force, et ne pas encourager ceux qui voudraient faire croire que seuls les régimes autoritaires seraient capables de surmonter l'épreuve. C'est la raison pour laquelle je souhaite que les concours de tous les groupes soient pris en compte dans la discussion du texte.
De la même façon, il me paraît crucial que l'adhésion de l'ensemble des partenaires sociaux aux mesures de l'état d'urgence sanitaire soit recherchée. Dans les circonstances actuelles, tout le monde est capable de contribuer à l'effort, de prendre ses responsabilités. Profiter du moment pour, au détour de deux alinéas, en faire une victoire des uns sur les autres, ce n'est pas seulement une erreur : c'est une faute envers la concorde et l'esprit de mobilisation qui doivent être poursuivis, en particulier dans les entreprises. Je crois vraiment que, dans un tel instant, l'autorité de l'État a besoin de tous les concours. Chacun doit donc être respecté dans ce qu'il représente.