L'augmentation du budget de l'Autorité de sûreté nucléaire, l'ASN, pour 2018 ne permet pas de compenser les baisses successives et conséquentes intervenues lors des précédents quinquennats. Or, aux yeux de la France insoumise, qui défend la sécurité et l'intégrité physiques de tous les Français, la sortie du nucléaire est une nécessité absolue. De fait, personne ne sait quoi faire des déchets – la Lorraine qui vous parle peut témoigner des nombreux retours sur les effets négatifs de ce qui est prévu à Bure – ; l'état des centrales se dégrade et l'ensemble du parc nucléaire ressemble chaque jour davantage à un puits sans fond pour les finances publiques. Pis, les dépenses induites par l'entretien des centrales sont engagées au détriment de la transition énergétique. À l'image des pays pétroliers prisonniers de leur rente pétrolière, il semblerait que le Gouvernement se laisse enfermer dans le cercle vicieux de l'entretien, du maintien, voire, avec l'EPR, de l'extension du parc nucléaire.
Dans ce contexte, ne pas disposer d'une ASN au plus fort de ses moyens sera lourd de conséquences quand viendra le moment, inéluctable au regard de l'intérêt général, d'engager la sortie planifiée de l'énergie nucléaire. Démanteler les centrales nucléaires ne se fera pas sans le concours de l'ASN. Il apparaît nécessaire de constituer une nouvelle équipe d'inspection des centrales pour détecter les fraudes et les falsifications, notamment après les révélations préoccupantes concernant Creusot Forge. Au regard de ces éléments, un rapport d'information sur les moyens alloués à l'ASN en vue de la planification de la sortie du nucléaire est nécessaire.