Nous avons craint des incidents après la fermeture des parloirs, mais nous avons beaucoup échangé avec les détenus, notamment lorsqu'ils rencontraient des difficultés à supporter cette situation. L'architecture du centre pénitentiaire a également joué un grand rôle pour nous permettre de contenir les velléités d'actes de rébellion.
Les fouilles ont toujours lieu : les agents qui les réalisent sont équipés de gants et de masques de protection et respectent les gestes barrières. Les masques ont été mis à notre disposition à partir du 28 mars et même auparavant nous avions vraiment réalisé un travail en profondeur et engagé nos personnels dans une démarche résolue de prévention et de précaution.
Certes la promiscuité est un problème, mais les cellules de Fresnes sont un peu plus grandes que la moyenne, c'est d'ailleurs pourquoi on peut parfois y mettre jusqu'à trois lits. Les personnes enfermées à deux ont généralement accepté de l'être et les choses se passent bien. Elles ont d'ailleurs été très bien sensibilisées aux gestes barrières. Le personnel médical est présent 24 heures sur 24 et le suivi est permanent : cela permet une détection continue et attentive ; au moindre doute, on place les détenus dans une unité dédiée. Lors des promenades, on ne compte jamais plus de 15 personnes dans des cours de 60 mètres carrés : les gestes barrières peuvent donc être respectés.
Les prévenus représentent 29 % des personnes détenues et les condamnés 71 %.
Nous appliquons une quatorzaine à l'ensemble des détenus qui entrent, mais pas à ceux qui sortent, car les libérations sont parfois décidées très rapidement après une commission d'application des peines. Mais je répète que nous avons un suivi médical permanent : c'est une garantie.