Les dossiers falsifiés du Creusot constituent effectivement un sujet ponctuel de préoccupation. Pour autant, je crois vraiment qu'il faut lutter contre les marchands de peur. L'ASN fonctionne bien, et dans son dernier rapport, elle estime que l'état de la sûreté nucléaire est globalement satisfaisant. Il faut donc arrêter de prétendre que nous aurions des problèmes dans ce domaine. La filière n'a jamais été autant contrôlée qu'aujourd'hui. Et lorsqu'il y a des risques, l'ASN prend immédiatement des mesures, même si elles sont parfois critiquables. Ainsi, l'arrêt de la centrale nucléaire du Tricastin, qui comprend plusieurs réacteurs, n'a été décidé parce que l'on n'a pas pu prouver qu'une digue résisterait à un séisme cinq fois supérieur au plus important constaté au cours des mille dernières années.
Dès lors, on peut affirmer tout et n'importe quoi, mais le parc nucléaire est contrôlé. Oui, il y a effectivement un problème industriel au Creusot, mais non, il n'y a pas de problème financier. D'ailleurs, si on veut parler chiffres, les éoliennes en mer que vous défendez représentent 1 milliard d'euros par an pour le contribuable, et les investissements pour les énergies vertes, qui relèvent de la Commission de régulation de l'énergie, s'élèvent à 45 milliards d'euros sur cinq ans. De son côté, le coût du parc nucléaire historique est de 90 milliards d'euros. On peut parler en unité EPR, mais il ne faut pas raconter n'importe quoi. Le soutien aux énergies vertes coûte de l'argent, et toutes les décisions ne sont pas seulement dictées par l'économie, sans quoi tout le monde produirait du gaz de schiste. Des choix de souveraineté sont faits, et le nucléaire, c'est quand même l'indépendance de la France !