Intervention de Christian Rodriguez

Réunion du mercredi 22 avril 2020 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale :

Nos ressources sont très mobilisées contre le cyberharcèlement, en partenariat avec l'association e-Enfance.

J'ai choisi de conserver nos 30 000 réservistes pour le moment où nous en aurons besoin. Certains ont déjà été engagés pour accompagner la réouverture des bureaux de postes et au sein du dispositif « Répondre présent ». D'autres pourront bientôt être affectés à des missions de proximité.

Si certaines personnes ont effectivement réussi à rejoindre leur résidence secondaire en présentant une attestation en bonne et due forme, on a observé une diminution de 95 % de la circulation automobile les week-ends. Le dispositif de contrôle restera inchangé pour les prochains week-ends : nous serons très présents à proximité des grandes villes, sur les lieux de destination et sur les itinéraires secondaires, afin de contrer les stratégies d'évitement.

L'OFAST continue à lutter contre les trafics de stupéfiants. Je ne peux évoquer ici les opérations en cours.

471 gendarmes ont été dépistés positifs, certains malades restant asymptomatiques. Même si le port du masque devient obligatoire le 11 mai, nous aurons largement de quoi tenir trois semaines, car nous recevons régulièrement des équipements. Le port d'un masque ou d'une visière ne doit pas faire oublier l'importance des gestes barrières, que je rappelle régulièrement.

L'IGGN a été saisie à 116 reprises, mais quinze cas semblent vraiment poser problème. Je ne pense pas qu'on puisse comparer contrôles au faciès et contrôles d'attestation et j'estime que globalement les choses se font de manière satisfaisante, même si on peut toujours faire mieux.

L'assouplissement des règles du droit du travail offre des possibilités aux fraudeurs. Nous avons fait parvenir à tous nos enquêteurs une fiche réflexe, et des actions sont menées par les comités opérationnels départementaux anti-fraude (CODAF) auprès des entreprises continuant leur activité alors que leurs salariés sont censés être en chômage partiel. Des gendarmes et des policiers collaborent au sein d'autres structures départementales pilotées par les préfets et les procureurs. Le service central de renseignement criminel de la gendarmerie nationale (SCRCGN) et l'office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) sont très actifs. 790 gendarmes sont affectés à la lutte contre la délinquance économique et financière.

L'OCLAESP étant très impliqué dans la lutte contre la vente de chloroquine et d'autres médicaments contrefaits, j'envisage d'augmenter considérablement ses effectifs et je m'engage à ouvrir deux antennes supplémentaires. Il faudrait compléter le dispositif par une gouvernance interministérielle.

Nous attendons de connaître les orientations du plan de déconfinement et contribuons à la réflexion. Son application ne devrait pas nous poser de problèmes, dans la mesure où nous disposons des moyens nécessaires et pouvons compter sur un fort engagement de nos personnels. L'essentiel consistera à établir des priorités et à faire comprendre à certains que leurs demandes, mêmes légitimes, peuvent attendre septembre.

Grâce à nos effectifs, le dispositif « Répondre présent » correspond aux fortes attentes de la population en matière de relation de proximité : nous ne devons pas seulement contrôler, mais aussi aider les personnes en difficulté, assister les élus et faciliter la tâche des soignants. C'est un travail proche de celui des brigades de contact, mais à très large échelle. Nous devons multiplier les contacts pour mieux détecter les violences intrafamiliales, et être capables d'accueillir les victimes potentielles en des lieux où on ne nous attend pas, par exemple les bureaux de poste et les centres commerciaux. La gendarmerie a un rôle de solidarité à jouer : si nous ne rendons pas à la population les services qu'elle attend de nous, nous ne servons à rien.

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