Je veux saluer, à mon tour, le courage et l'engagement de nos personnels soignants ; ils sont admirables et donnent à voir le meilleur de la France. J'ai également une pensée pour celles et ceux qui travaillent et tiennent le pays debout : éboueurs, caissières, artisans, ouvriers, policiers et gendarmes, enseignants…
Monsieur le Premier ministre, hier, vous avez été, comme un certain nombre de vos homologues européens, destinataire d'un courrier envoyé par les responsables de huit centres hospitaliers universitaires (CHU) de premier plan, qui s'inquiètent de la diminution des stocks de médicaments essentiels au traitement des patients atteints du Covid-19 et hospitalisés dans les unités de réanimation. L'affaire est sérieuse, puisqu'ils redoutent une éventuelle rupture de stock à l'horizon d'une à deux semaines. Huit molécules sont concernées, dont les curares, le Propofol, le Midazolam, la morphine…
Certes, ces tensions font l'objet d'un constat partagé, mais c'est précisément ce qui nourrit l'inquiétude. Je conçois que vous ne puissiez pas répondre immédiatement à mes questions, mais les médecins, comme les patients et leurs familles, sont inquiets et attendent des réponses aussi précises que celles que vous avez apportées sur les livraisons de masques.
Pouvez-vous nous indiquer quel est l'état précis des stocks de ces huit molécules, tel qu'il doit être connu de l'Agence nationale de sécurité du médicament, et quelle est votre estimation des besoins des établissements hospitaliers français, compte tenu des différents scénarios de l'évolution de l'épidémie ? Nous souhaiterions également connaître l'état des commandes passées par le gouvernement français ainsi que par les gouvernements européens. À ce propos, pouvez-vous nous éclairer sur la coopération européenne, qui paraît nécessaire en la matière ? Pouvez-vous nous indiquer également quels sont les délais de production et de livraison escomptés et quels sont les principes retenus pour la répartition des médicaments dans le cadre du plan de réapprovisionnement que vous avez évoqué ? Enfin, quelle est la mobilisation de l'industrie pharmaceutique ? Envisagez-vous la réquisition de moyens de production dans des délais qui permettent de satisfaire aux impératifs de santé publique ?