Pour commencer, je rends hommage aux policiers et aux gendarmes décédés du coronavirus, et j'ai une pensée pour tous ceux qui sont malades – mille policiers ont été testés positifs, mais, d'après les syndicats de policiers, ils seraient dix fois plus à être contaminés.
Au sujet du maintien des élections municipales, je tiens à réaffirmer qu'aucune consultation des chefs de parti ou des présidents de groupe n'a eu lieu à ce sujet après le 12 mars, jour où le Président de la République et le Premier ministre ont fait état de l'aggravation de l'épidémie et du risque qu'elle faisait courir. Notre groupe, en tout cas, n'a pas été consulté.
S'agissant de la protection des policiers, qui me tient à coeur, vous avez une nouvelle fois évoqué la « doctrine nationale ». Manifestement, celle-ci n'évolue pas en fonction des besoins sanitaires, mais plutôt en fonction des moyens qui sont insuffisants. Elle a d'ailleurs changé puisque les masques n'étaient pas préconisés au début de l'épidémie et qu'ils l'ont été ensuite en cas de symptômes. Vous n'êtes certes pas médecin, mais les policiers non plus –sans compter qu'un grand nombre de cas sont asymptomatiques. Actuellement, certaines consignes administratives interdisent l'utilisation des masques lavables, auxquels la médecine préventive de la police est apparemment opposée.
Vous avez indiqué qu'il y avait 810 000 masques en stock, soit environ le nombre de masques nécessaires pour 100 000 policiers sur le terrain pendant trois jours. Rétrospectivement, pensez-vous que ce stock était suffisant ?
Vous avez déclaré que 14 millions de masques allaient être commandés, mais où les trouverez-vous ? Ils seraient destinés aux hôpitaux, mais les hôpitaux disent qu'ils ne voient rien venir. Si je vous ai bien compris, le Gouvernement envisage de commander au total 40 millions de masques. Les policiers seraient intéressés de savoir où vous les trouverez.
Enfin, vous vous trompez sur la teneur des propos du préfet Lallement, que vous avez tort de les relativiser : compte tenu du risque d'arbitraire que fait courir l'état d'urgence sanitaire, les consignes données sont extrêmement importantes. Stéphane Peu a eu raison d'évoquer les excellentes relations qui existent avec le préfet de la Seine-Saint-Denis.