L'audition de ce matin est organisée autour de deux tables rondes. Cédric Villani pensait qu'il serait important de se pencher sur les accidents spectaculaires qui ont marqué l'opinion française l'an dernier. Ces accidents, de nature très différente, ont montré la nécessité de pouvoir informer et expliquer, et surtout de prévenir.
Il s'agit de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, survenu le 15 avril dernier et sur lequel, à l'initiative de Cédric Villani, l'OPECST a déjà travaillé, puis, le 26 septembre, celui de l'entreprise chimique Lubrizol à Rouen.
Ces deux événements sont de nature extrêmement différente, mais ils ont marqué l'opinion. Nous avons le sentiment, à tort ou à raison, que ces incidents sont à la fois importants, nombreux et imprévisibles. Ils surviennent avec une violence, ou en tout cas un caractère spectaculaire, que le mode d'information d'aujourd'hui, en particulier l'information sur les réseaux numériques, rend plus dramatique encore dans la perception qu'on leur donne.
Le Bureau d'analyse des risques et pollutions industrielles (BARPI), rattaché au ministère de la transition écologique, a recensé 1 112 accidents et incidents en France en 2018 sur les sites industriels classés. Il serait intéressant de savoir si ce nombre et l'importance des événements recensés est en croissance.
L'audition de ce matin cherche à déterminer en quoi la science et la technologie peuvent nous apporter des outils de compréhension, des aides à la décision, et surtout des boucles d'information qui soient les plus responsables possible.
Nous avons en effet constaté qu'il y a une logique d'information spontanée dont la crédibilité n'est pas établie, mais dont l'impact sur l'opinion est extrêmement fort.