Oui, en caricaturant un peu, jusque dans les années 2000, nous étions plutôt un outil technocratique, c'est-à-dire qu'il fallait répondre à la réglementation, produire des données, les reporter à l'Europe. Cela nous vaut d'ailleurs un certain nombre de discussions sur le non-respect de certaines normes.
Aujourd'hui, notre travail consiste aussi et surtout à travailler pour la population, il y a un engagement local. Les choses sont complémentaires, mais cela signifie que notre moteur principal est bien la santé et la préservation de l'air au quotidien. De facto, cela nous pousse à travailler de façon plus fine sur le territoire. Par exemple, sur les thématiques industrielles – je l'évoquais à propos de polluants qui ne sont pas clairement réglementés aujourd'hui –, l'attente sociétale, l'attente des acteurs, n'est plus simplement dans le respect de la réglementation.
Cela nous pousse aussi à trouver des voies pour accompagner les leviers d'action. Une association n'est pas une agence. Au-delà de la faiblesse institutionnelle, cette remise en question de notre mission crée aussi un certain dynamisme. Notre action est d'être aux côtés des citoyens, par exemple à travers des initiatives de type capteurs individuels, une dynamique qui se développe aujourd'hui partout. Nous travaillons aussi beaucoup à l'échelle locale, autour d'une école, d'un établissement. Comment accompagner cette question du diagnostic et des leviers d'action ? Je crois que notre force émane de cette dimension partenariale et sans doute de ce statut associatif agréé.