Une question concernait le risque industriel et les PPRT. Il y a une vraie logique dans les PPRT, essentiellement liée à l'accident d'AZF, avec l'idée que l'urbanisation doit être maîtrisée car cela a aussi un effet sur la gravité des accidents. Cette logique à peu près sereine permet de mettre autour d'une table les acteurs qui vont décider, gérer les plans d'intervention, les plans d'urgence, etc. Du point de vue de l'information, les PPRT ont un intérêt.
Cela peut aussi inquiéter, par son ampleur et parce que cela rigidifie le fonctionnement de l'usine. C'est ce que nous pourrions regretter. Il faut savoir s'adapter aux nouveaux résultats obtenus soit du retour d'expérience, soit de moyens de simulation plus fins, et faire évoluer éventuellement ces périmètres – en tout cas permettre à l'industriel d'adapter son outil à son marché.
Nous avons mentionné les batteries. Prenons le cas d'une usine qui fabrique des piles pour les fusées et qui va fabriquer des batteries automobiles. Les technologies sont différentes et cela va faire évoluer le niveau de risque. D'un autre côté, l'industrie a évolué, elle est beaucoup plus automatisée, le contrôle est souvent plus précis. Pourquoi ne pas faire évoluer aussi le niveau de risque accepté, même si la densité énergétique est plus importante ? Nous manquons de flexibilité pour une prise en compte rapide de ces évolutions. Mais de fait, dans les PPRT, théoriquement, nous sommes censés faire intervenir à la fois la gravité du risque, c'est-à-dire l'intensité potentielle des effets, et les barrières de sécurité, qui sont gérées par les industriels, afin de réduire la probabilité d'exposition des populations.
D'un point de vue administratif, le panorama est assez complet. Nous manquons probablement d'un peu de souplesse, de réactivité, de moyens, de médias, pour prendre en compte ces évolutions techniques et même sociétales, si l'on parle de l'exposition des populations, dans la gestion collective de ce risque.