Intervention de Christophe Libeau

Réunion du jeudi 6 février 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Christophe Libeau, lieutenant-colonel de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), conseiller technique opérationnel NRBC :

Cela représente aujourd'hui la Ville de Paris et les trois départements de la petite couronne, au sein de la zone de défense et de sécurité de Paris. Je suis le conseiller technique opérationnel pour les affaires NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), qui couvre les risques industriels.

Nous travaillons également beaucoup avec nos partenaires que sont les quatre services d'incendie et de secours de la grande couronne parisienne. Notre réseau est très efficient, très efficace. Nous nous connaissons tous très bien. Nous travaillons et nous nous formons ensemble, parce que le visage de la région change en permanence, notamment sur le secteur de l'agglomération parisienne que vous citiez, Monsieur le président, l'ancien département de la Seine. Les grandes industries s'éloignent vers la grande banlieue, là où pour l'instant, il y a encore quelques champs et une faible urbanisation. Nous savons que dans trente ans, le scénario sera le même que pour AZF : l'urbanisation va s'étendre, sauf si les PPRT sont rigoureux et bien appliqués. Vous le voyez, c'est toujours une balance, un équilibre.

Pour autant, sur notre secteur, il reste des dépôts pétroliers majeurs. Nous en avons identifié un dont le gabarit est similaire à celui de Lubrizol : même dimensionnement en termes de quantité de produits, de types de produits, et Paris est sous les vents dominants de ce site. On suit cela de près. Il y a d'autres établissements de l'industrie pétrochimique au sens large. Quant aux installations classées, elles sont observées : avec les partenaires de la DRIEE et les autres établissements, nous les suivons de près.

Il ne faut pas passer à côté de ce qui se profile. Des installations nouvelles, comme le Grand Paris Express, vont modifier le visage de Paris. Il n'y a pas là de risque industriel, mais de nouvelles procédures, pour des interventions sur des installations de très grande profondeur et de très grande longueur, vont modifier complètement notre façon d'agir. Nous aurons besoin de modéliser le comportement des flammes et des fumées dans les tunnels, à la sortie des tunnels, dans les périodes d'exploitation, lorsque les trains rouleront. Le visage de Paris change et il va encore changer dans les vingt ou trente prochaines années. Il nous faut le regard le plus pertinent possible, compte tenu de l'écart entre la réalité et la prévision.

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