Vaste programme, vaste question ! Sur mon métier, celui de l'urgence, je pense qu'on n'est pas trop mal situé. En France, les pompiers ont en général une bonne acculturation à ces risques très particuliers. La diffusion de la culture de la prévention des risques accidentels est bonne. Nous avons 59 sites de centrales nucléaires. Les pompiers ont une culture du risque radiologique, ainsi que du risque chimique, sur un ensemble de grands bassins Seveso, et aussi du risque biotechnologique qui est le risque de demain – un vrai sujet.
À l'échelle territoriale, il y a encore les moyens d'agir et même si son budget est particulier, la BSPP, pour l'instant, est aussi liée à une collectivité territoriale. Tant qu'il y a ça, je pense qu'on pourra être bon. Par ailleurs, les interventions – petites et parfois grandes – donnent une expérience et permettent de s'améliorer, selon le processus sain du retour d'expérience, que nous partageons.
Nous échangeons beaucoup à l'échelle européenne, avec des pays de taille comparable, même si leur organisation de services d'incendie et de secours n'est pas toujours similaire à la nôtre : par les Länder en Allemagne, municipale dans d'autres pays. On se parle, on échange dans des cénacles, sous l'égide de l'Union européenne ou en bilatéral, sur les moyens, les interventions, les équipements, les formations, pour apprendre des autres. On accueille beaucoup de pompiers étrangers dans les écoles françaises, que ce soit chez les pompiers de Paris ou à l'École nationale des sapeurs-pompiers de France. Il y a beaucoup de formations sur ces sujets.