Le chaînage d'une interprétation post-accidentelle rencontre trois difficultés. Premièrement : quel est le schéma global de dispersion du terme source ? C'est la modélisation qui l'apporte, avec toutes les difficultés que l'on a évoquées. Dans une deuxième étape, vont être déployées suffisamment de mesures pour faire un aller-retour entre l'idée qu'on se fait de l'accident et sa matérialisation. Mais va-t-on mesurer une contamination dans un sol ou dans un aliment suite à un accident ? La dernière difficulté – c'est là que la question des valeurs de référence va émerger – concerne ce que l'on va mesurer : qu'est-ce qui était là, indépendamment de l'accident ? Cela a déjà été dit par les collègues du BRGM. Ce qui m'a frappé dans le cas de Lubrizol – cela a posé des difficultés pendant un certain temps à l'ANSES pour élaborer ses avis –, c'est avoir dû se dire : est-ce que la contamination, en PCB, en plomb ou en autres substances qui étaient rapportées par les analyses réalisées dans un laboratoire situé dans l'ouest de la France, est spécifique au dépôt Lubrizol ou était préexistante ? Sans réponse, il est difficile de déterminer la part de surexposition venant de l'accident, avant de la confronter elle-même ensuite à des seuils sanitaires, par un calcul d'évaluation quantitative des risques.