L'état d'urgence sanitaire est un état d'exception en ceci qu'il réduit les libertés et accorde à l'exécutif un pouvoir exorbitant. Or on nous demande de le prolonger alors qu'aucun bilan d'étape officiel n'en est dressé – et je ne confonds pas là état d'urgence et confinement, contrairement à ce que l'on a pu dire.
Zéro bilan d'étape, donc, mais aussi zéro confiance au sein du pays, à cause de la multiplication quasi quotidienne, depuis le début de l'épidémie, des fake news et des mensonges du Gouvernement. Zéro confiance dans vos décisions, qu'elles soient politiques, alors que s'annoncent des tripatouillages – nous y reviendrons – , économiques et sociales – que dire de la TVA à 5,5 % sur le prix des masques que nous avons réussi à faire voter il y a trois semaines, mais qui n'est toujours pas effective faute de décret d'application, alors que nous sommes censés être en guerre ? – ou sanitaires, sur fond de polémiques sur la chloroquine et sur le nombre de tests, toujours pas indiqué par le ministre de la santé. Zéro confiance, enfin, concernant vos pratiques : si vous aviez écouté l'opposition il y a de nombreux mois, nous n'en serions probablement pas là !
Puisque le Parlement a la capacité de siéger, ainsi que le président Ferrand nous l'a rappelé à l'ouverture de la séance, nous pourrons toujours revenir d'ici un mois pour prolonger à nouveau l'état d'urgence. Pour l'heure, cette durée, conforme aux précédents en matière d'état d'urgence, nous semble tout à fait suffisante.