À ceux qui se demandent pourquoi le groupe Les Républicains désire diminuer la durée de la prorogation de l'état d'urgence sanitaire, je répondrai par une remarque et par une comparaison internationale.
Il devrait être remis le 23 mai un rapport du Conseil scientifique sur la pertinence ou non de procéder au second tour des élections municipales au mois de juin. S'il est décidé de repousser au mois de juillet la fin de l'état d'urgence, cela voudra dire, au cas où le Conseil scientifique conclurait qu'il est possible d'organiser ce second tour, que vous aurez accepté, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, chers collègues de la majorité, que se tiennent des élections libres sous état d'urgence. C'est exactement ce que vous reprochez à d'autres pays, par exemple la Pologne – qui a d'ailleurs fait marche arrière, et c'est heureux, sur la date de la tenue de ses élections présidentielles.
Il y a quelques jours encore, j'assistais à une réunion de la commission des affaires européennes durant laquelle les critiques des membres du groupe La République en marche s'agissant de la situation polonaise étaient très claires et justes : nos collègues expliquaient qu'il ne devrait pas être possible de tenir une élection, quelle qu'elle soit, dans le cadre d'un état d'urgence.
Par conséquent, madame la garde des sceaux, ma question est la suivante : est-ce parce que le Gouvernement sait pertinemment que le second tour des élections municipales ne pourra avoir lieu en juin qu'il prolonge l'état d'urgence jusqu'en juillet – si c'est le cas, vous devriez en informer les députés ici présents – ou bien fait-il le pari qu'il pourra organiser des élections libres sous un tel régime ?