Mes chers collègues, nous avons tous entendu l'inquiétude des élus locaux monter de nos circonscriptions. Avant de prendre la décision d'ouvrir ou pas les écoles de leur commune, nombre d'entre eux s'inquiètent du risque de poursuites pénales auxquelles ils pourraient être exposés. Il serait dommageable que les maires prennent la décision de ne pas ouvrir leurs écoles pour cette unique raison.
Le texte adopté au Sénat exonère tous les décideurs, quel que soit leur niveau, de toute responsabilité pénale. Mais les Français ne comprendraient pas que des élus, et en l'occurrence des responsables publics ou privés, puissent être soustraits au principe général de responsabilité pénale, dont aucun citoyen ne peut s'exonérer.
Il convient donc de préciser que les décideurs au niveau gouvernemental et administratif central pourront voir leur responsabilité pénale engagée en cas de commission de crimes ou délits démontrés par des enquêtes judiciaires.
Tel que rédigé, l'alinéa 3 semble en outre destiné à protéger le Gouvernement d'éventuelles poursuites judiciaires. La référence à « l'état des connaissances scientifiques » est une façon d'éviter des poursuites sur la question des masques, par exemple. Pour un maire, chargé de faire appliquer un protocole sanitaire dans une école, l'état de la science ne sera pas d'un grand secours pour empêcher les enfants d'échanger leurs crayons, ce qui constitue une modalité de circulation du virus.